Qui veut la peau du Gouvernement Ayrault 17 mai 2012
A-t-on le droit de critiquer tout à partir du rien ?
Le nouveau gouvernement du président Hollande est entré en fonction ce 17 mai. Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, est devenu le nouveau Premier Ministre et le lendemain, au bout d’un long marathon entre l’Elysée et Matignon, était annoncé son nouveau gouvernement. Pour info, voici sa composition : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Ayrault.
Immédiatement, les critiques sont tombées : « Ce n’est pas une vrai parité, les femmes n’ont pas de ministères clés », « C’est un premier coup de canif aux promesses électorales, le premier ministre a déjà été jugé et condamné », et j’en passe des pires et des meilleures.
Quand on ne peut pas critiquer les idées et les actes, on s’attaque aux apparences visiblement. Alors versons-nous à ce petit jeu, comme nos chers amis frustrés de ne pas avoir pensé à faire plus tôt ce que la gauche nous propose aujourd’hui.
Voici l’image métaphore parfaite, celle de François Hollande avec Frédéric Cuvillier, le nouveau ministre des transports :
Métaphore de droite :
- Il y a deux hommes : le gouvernement a une parité bien limitée.
- FH est habillé chaudement et plisse les yeux : c’est la crise et ils ne sont pas prêts.
- FC a le poing serré : signe que le gouvernement est autoritaire
- FH lève le doigt : il se croit le maître d’école
- FH a une main dans la poche : il est mou
- FC a sa cravate à l’envers : il n’auront jamais l’aura d’un gouvernement
- Ils posent devant l’eau : ce à quoi tout cela est condamné : le gouffre.
Métaphore de gauche :
- Il y a deux hommes : signe d’une pluralité
- FH est habillé chaudement et plisse les yeux : il fait pas ben chaud
- FC a le poing serré : il va falloir batailler contre la haine et l’hostilité
- FH lève le doigt : le vent tourne et les aspirations sont hautes
- FH a une main dans la poche : il fait pas ben chaud. Ou alors sinon c’est la force tranquille
- FC a sa cravate à l’envers : ils se veulent transparents et n’aspirent pas à l’argent
- Ils posent devant l’eau : c’est le marasme et il faut le combattre.
Ça ne donne décidément pas grand-chose, passons aux actes :
Moi, je faisais partie de ceux qui attendent pour voir. Et on n’a pas été déçu. Premier conseil des ministres : une magnifique exposition de ce qu’on appelle la baffe. Des promesses tenues et un gouvernement exemplaire.
a) Baisse de 30% du salaire du président et des ministres (ça laisse une bonne marge, les salaires passent respectivement de 21194€ à 14836€ et de 13423€ à 9396€)
b) Baisse de 10% du budget de fonctionnement des cabinets ministériels
c) Signature d’une charte de déontologie (l’utilisation du train plutôt que l’avion si possible, respect absolu de la fonction publique et de toutes les lois, notamment en ce qui concerne le code de la route)
d) Fourniture d’une déclaration d’intérêts (tout comme les députés européens) : transparence absolue
A présent comparons avec l’ancien gouvernement :
a) Hausse de 170% du salaire de la République
b) Augmentation de la dette française en 5 ans de 35 milliards à 170 milliards d’euros (la faute à la crise pardon) à coup de niches fiscales pour les plus riches
c) La commande d’une nouvelle flotte de véhicules pour tout le gouvernement et des milliers d’infractions au code de la route (selon l’observatoire du code de la route, M. Nicolas Sarkozy possède -12 points sur son permis de conduire, il faudrait l’informer d’ailleurs)
d) Une campagne présidentielle 1995 qui a trempée dans l’affaire Karachi et celle de 2007 financée par un dictateur. Un forte emprise sur les médias publics et de nombreux intérêts chez EDF, Areva ou Total.
Conclusion : epic fail. Une énorme gifle au bonimenteurs et aux chantres des économies, c’est-à-dire à nos hommes politiques de droite, anciennement au gouvernement. Quand on veut crier à l’austérité, on commence par regarder le billet qui se ballade dans son oeil.
« Zut. Bon. Et si on retournait aux apparences ? »
Écho.
PS : Par ailleurs, la droite accuse la gauche de bientôt maîtriser tous les pouvoirs en France. Quelle idée aussi de les lui laisser, en ne proposant que des politiques que les français désapprouvent ?